À propos.

Ma rencontre avec la photographie date de mes sept ou huit ans, lorsque je reçois un Pocket Instamatic 100 de Kodak. Si je ne me souviens plus à qui je dois la joie de l’avoir reçu, je me souviens par contre parfaitement de l’appareil, de sa petite boîte en plastique qui me paraissait alors un écrin en or… et du premier dilemme – premier d’une longue série – auquel la photographie me confrontera: ses cartouches de films au format 11o, avec leurs vingt-quatre poses, et plus que tout, son «Flashcube» muni de quatre petites ampoules-flash qui implosent, chacune à leur tour, au moment de la prise de vue!

Vingt-quatre images seulement, dont à peine quatre avec un flash! Quel dilemme pour un enfant de 7 ans, curieux de tout photographier, et qui tient dans ses mains un appareil où chaque pose est un petit trésor qu’il faut garder précieusement pour le bon moment… Joie et torture à la fois, et première leçon de vie que m’offrira la photographie.

 
 

Mais mes vrais débuts avec la photographie se feront plus tard, vers mes dix-huit ans, lorsque j’hériterai de la sacoche en cuire de mon père, contenant un Canon AE-1, un flash, un set d’objectifs, de filtres, et d’accessoires, le tout soigneusement rangé et protégé dans de la mousse taillée avec soin; la panoplie complète du photographe. Un monde merveilleux de création et de liberté s’ouvrait soudain devant mes yeux en regardant cette sacoche…

Mes amis devinrent naturellement mes premiers modèles, et entre deux cours de biologie et de chimie, je m’approchais de la laborantine qui me laissait discrètement les clefs du laboratoire photographique du gymnase. Et là, seul sous la lumière rouge, je découvrais les premières joies de la photographie, en faisant apparaitre les visages de mes amis pour donner vie à mes premiers projets. Je découvrais l’immensité du possible, une liberté et une créativité sans fin! Je pouvais donner vie à ma vision! Un monde infini s’ouvrait à moi… 

À la place de la biologie, s’en suivront plus tard 4 ans formation à l'École de Photographie de Vevey, plongeant décidément dans cette période de jeunesse bohème et créative, à la recherche du beau, de l’authentique, de l’inattendu, du mystère et de la magie. Ma pratique de la photographie naîtra ainsi au milieu d’un monde artistique, rempli de poésie, de théâtre, de cinéma, de musique, et de souvenirs hors-norme et magnifiques…

Les années ont passé, la création est restée. Après avoir cherché la magie sous la lumière noire, je l’ai cherchée à travers le monde, pour finir par revenir vers mes racines. Aujourd’hui, je vis et travaille à Lausanne, sur les rives du lac Léman, et me consacre désormais à mes différents projets personnels. Et à transmettre ce que j’ai appris… 

f.